Les associations Aristote* et QuantX ont organisé un Webinaire sur Youtube sur la révolution de l’ordinateur quantique. Ces deux organismes ont fait le point sur la scène nationale des start-ups quantiques et sur leurs diverses approches pour créer un ordinateur quantique. Si vous avez raté cet événement, rien n'est perdu : il est disponible sur Youtube.
* EDF est membre fondateur de l'Association Aristote.
Le 23 octobre 2019, l'annonce de Google de la suprématie quantique constitue un moment « sputnik »* pour la quête d’un ordinateur quantique universel.
Le problème résolu n’est pas d’une grande utilité opérationnelle, mais cette nouvelle bouleverse la géopolitique mondiale, tout comme le petit satellite sputnik. Son modeste bip-bip a lancé la conquête spatiale sur fond de guerre froide entre les États Unis et l’URSS. Résultat, en 1969, l’homme foulait le sol de la lune, et en 1971, Intel, une entreprise créée grâce aux technologies développées dans cette compétition, lançait son premier processeur, l’Intel 4004. Nous connaissons tous la suite.
En 2020, les compétiteurs principaux s’appellent les USA et la Chine. Et l’enjeu est la domination militaire et économique mondiale. En décembre 2019, les Russent annoncent un plan de 790 millions de dollars sur 5 ans pour rester dans la course.
*Une annonce choc et révolutionnaire
Elvira Shishenina, Présidente de QuantX et David Menga, Ingénieur Chercheur à EDFlab Saclay et membre du comité de programme de l'association Aristote ont présenté 5 start-ups très prometteuses :
- Quandela : propose de coder les qubits (bits quantiques), sur des propriétés quantiques des photons comme la polarisation ou la couleur. Assembler ces qubits est complexe et gérer la superposition et l’intrication des photons reste un vrai défi scientifique.
- C12 Quantum Electronics : propose de coder les qubits dans des nanotubes de carbone ultra purs suspendus au-dessus d’un circuit CMOS classique. Ils espèrent atteindre des temps de cohérence du système quantique, c’est le temps utile pour les traitement, de l’ordre de la seconde.
- Alice&Bob : propose des qubits supraconducteurs exploitant la stabilité de l’état quantique « chat de schroedinger », ce qui fait passer le ratio qubit physique/qubit logique de 10,000 à 30. C’est une solution élégante à la correction d’erreurs dans les systèmes quantiques
- Diamfab : fabrique des diamants synthétiques pouvant servir de matrices à des défauts ponctuels qui se comportent comme un atome artificiel dont l’état quantique peut être lu optiquement. Le tout se passe à température ambiante, mais demeure encore trop fragile.
- Pasqal : propose de la simulation de problèmes NP complets de graphes avec des tableaux d’atomes de rubidium magnétiquement confinés et refroidis à 30 µK.
Les participants sont confiants et pensent tous disposer d’un prototype opérationnel NISQ (noisy intermediate-scale quantum, ou quantique d’échelle intermédiaire bruité) vers 2025. On parle de machines de 50 à 100 qubits sans correction d’erreur fiable capables de réaliser certaines tâches au-delà des capacités des ordinateurs classiques. L’avènement d’un ordinateur quantique généraliste est envisagée vers 2030.
Pasqual, partenaire EDF pour le quantique
La présentation de Pasqual, partenaire EDF pour le quantique, met en avant un travail commun sur l'optimisation dans le domaine du smart charging.
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L’année prochaine, les associations Aristote et QuantX proposeront un séminaire en présentiel sur les deux autres piliers de la révolution quantique : la communication quantique et les capteurs quantiques.
Cette histoire n’en est qu’à ses débuts...