L'Institut ANALGESIA, un pôle d'innovation unique en France
Basée à Clermont-Ferrand, dédiée exclusivement à la douleur chronique, l’Institut ANALGESIA est une Fondation de recherche qui a été créée en 2016. Cette Fondation a pour objectif de soutenir la recherche et l’innovation contre la douleur et permettre à son réseau d’équipes de recherche et de soin de développer de nouvelles solutions thérapeutiques au bénéfice des patients douloureux chroniques.
Le projet d’ANALGESIA part d’un double constat : en dépit du grand nombre de personnes affectées (voir les chiffres clés ci-dessous), la douleur chronique ne constitue pas une priorité pour la recherche médicale. Les médicaments, seule solution proposée, ne permettent pas de soulager tous les patients.
La douleur chronique en quelques chiffres :
- En France, 1 adulte sur 5 souffre de douleurs chroniques soit environ 12 millions de personnes.
- 2 patients sur 3 estiment que leur douleur est insuffisamment contrôlée.
- 1 patient sur 2 a une qualité de vie altérée.
- 60% des personnes qui souffrent de douleurs chroniques sont moins aptes au travail.
- 1 patient sur 5 perd son emploi à cause de cette douleur.
- 1 patient sur 2 est en arrêt de travail plus de 4 mois par an.
La douleur chronique : un enjeu de santé publique
Les douleurs chroniques constituent une source majeure de handicap pour des millions de patients en France et dans le monde. Elles altèrent la qualité de la vie au quotidien, entraînant de nombreux symptômes : anxiété, troubles du sommeil, dépression, troubles cognitifs. Ces douleurs concernent toutes les tranches d’âge de la population, avec des conséquences socio-économiques considérables. On estime que chaque année en France, ce sont plus de 88 millions de journées de travail qui sont perdues à cause de la douleur.
« Souvent considérée comme un simple symptôme de nombreuses maladies, la douleur, dès lors qu’elle se chronicise, devient une maladie à part entière. Elle touche en moyenne 1 adulte sur 5 en Europe. Avec un arsenal thérapeutique ancien et insuffisant, le besoin médical est considérable. »
Professeur Alain Eschalier, président de l'Institut ANALGESIA - Université Clermont Auvergne
Photo : Institut ANALGESIA
Le projet eDOL a pour but de mieux comprendre la douleur et les patients, afin d'optimiser la prise en charge et les traitements
Basé sur la création d’une application mobile à destination des patients douloureux chroniques, d’une plateforme internet pour les soignants, et d’une importante base de données, le succès d’un projet comme eDOL repose sur la capacité des chercheurs à traiter intelligemment une quantité massive de données. Quantité d’autant plus élevée que le projet ambitionne à terme d’inclure, dans une e-cohorte, plusieurs milliers de patients.
Afin de mieux approcher la douleur, dont les manifestations sont multiples et les ressentis différents, les chercheurs ont besoin de récolter d’importantes quantités de données et à cette fin ont construit le projet eDOL qui permet le suivi « en vie réelle » des patients. L’application eDOL deviendra un compagnon au quotidien pour les douloureux chroniques.
Comme l’explique le professeur Alain Eschalier, président de l’Institut ANALGESIA :
« À terme, le patient bénéficiera de conseils personnalisés et deviendra acteur de sa prise en charge afin de mieux gérer sa douleur et d’améliorer durablement sa qualité de vie. L’application permettra également au soignant de mieux comprendre la réponse thérapeutique de son patient et améliorer la qualité de son parcours de soins. »
eDOL, qu'est-ce que c'est ?
Le projet eDOL, grâce à la récolte et à l’analyse des données, a pour objectif de mieux connaître la douleur afin d’améliorer la qualité de vie des patients, de leur proposer de meilleurs traitements et de favoriser leur retour à une vie sociale et professionnelle et la reprise éventuelle d’une activité physique.
Photo : Institut ANALGESIA
L'apport des chercheurs de la R&D d'EDF : le traitement des données massives
Lorsque l’Institut ANALGESIA a sollicité la Fondation Groupe EDF pour soutenir son projet, cette dernière l’a orienté vers la R&D d’EDF et ses experts en traitement des grands volumes de données hétérogènes (Big Data). Les data-scientistes de la R&D ont en effet développé des techniques d’analyses de données massives, pour suivre, par exemple, en temps réel les systèmes de production, de distribution et de consommation de l’énergie et d’équilibrer l’offre et la demande. L’Institut ANALGESIA est spécialiste des problèmes de santé mais souhaite être accompagné par des experts pour le traitement des masses de données qui vont être engendrées par la e-cohorte de patients. Via l’application eDOL, les informations récoltées seront de plusieurs ordres : données subjectives fournies par les patients sur la perception de la douleur et données objectives fournies par des capteurs, permettant d’évaluer leur capacité de déplacement, l’état de leur sommeil, etc.
Au final, des millions de données hétérogènes seront à analyser : un défi pour les data-scientistes appelés à développer, en interaction avec les spécialistes de la douleur, les algorithmes qui permettront d’extraire des informations pertinentes*. L’appui de la R&D ne se limite pas au traitement des données. En effet, la R&D d’EDF a pour caractéristique de travailler pour tous les métiers du groupe et dispose d’un panel de compétences extrêmement vastes, notamment d’une équipe de sociologues qui pourront également aider l’Institut ANALGESIA à concevoir les questionnaires proposés aux patients.
* Les données seront traitées en partenariat avec une équipe CNRS clermontoise du Limos, un laboratoire de Clermont-Ferrand rattaché au CNRS et la Simon Fraser University de Vancouver.
« Le traitement des données massives – le Big Data – est un domaine sur lequel nous travaillons depuis longtemps, que ce soit pour les process industriels associés à nos moyens de production ou dans notre relation avec les clients. ANALGESIA était très demandeur que des experts de la R&D, qui ont déjà développé une expertise dans le domaine du Big Data, puissent les appuyer. »
Jean-Paul Chabard, directeur scientifique de la R&D d'EDF.
L'avancement du projet
La « version 1 » de l’outil eDOL est développée et la première étude clinique a débuté au mois de février 2019 afin d’évaluer l’acceptabilité d’eDOL par un panel de 300 patients, suivis pendant six mois par les soignants des treize centres experts en douleurs chroniques, membres du réseau de l’Institut ANALGESIA. La prochaine étape consiste en l’élaboration d’une « version 2 », puis d’une étude sur un panel de plus de 1000 patients pour mesurer l’impact thérapeutique de l’outil.
« À terme, précise le professeur Alain Eschalier, nous voulons que cette application mobile puisse être remboursée par la sécurité sociale d’ici 2022, pour la rendre accessible au plus grand nombre, au-delà de nos centres experts. »
Pour en savoir plus : télécharger le dossier de presse.