Alexiane Thevenet, ingénieur-chercheur à la R&D d’EDF dans le département des matériaux et mécanique des composants, a reçu le prix Marie Sklodowska Curie 2021 pour son travail de thèse portant sur « L’optimisation de molécules complexantes du ruthénium et du technétium pour le recyclage des combustibles usés », suite à sa thèse menée au CEA de Marcoule. Ce prix a été décerné pour la première fois par la Subdivision Chimie sous Rayonnement et Radiochimie (CRRC) pour récompenser un travail de thèse dans des domaines de la recherche initiés par Marie Curie. Ce prix est décerné en partenariat avec l’association Curie et Joliot-Curie (ACJC). Retrouvez l’interview d’Alexiane dans cet article.

Alexiane, peux-tu nous expliquer un peu le titre de ta thèse ?

Les travaux de thèse concernaient l’aval du cycle du combustible, particulièrement le retraitement du combustible usé réalisé à l’usine de la Hague. Après son passage en centrale, et dans l’objectif de minimiser l’impact de l’énergie nucléaire sur l’environnement, le combustible dit « usé » est recyclé afin de récupérer l’uranium et le plutonium pour la fabrication de nouveaux combustibles. Cependant, dans ce procédé d’extraction liquide liquide en continu, certains produits de fission viennent contaminer les flux d’uranium et du plutonium. L’objectif des travaux de thèse était d’empêcher l’extraction de ces produits de fission indésirables pour augmenter la pureté des flux d’uranium et de plutonium, de diminuer le nombre d’étapes du procédé et donc de diminuer les couts de production.

Qu’est ce qui t’a donné envie de faire cette thèse ?

J’ai découvert le monde du nucléaire lors d’un stage aux États Unis, à Oak Ridge dans le Tennessee. Il s’agit d’un domaine porteur avec l’augmentation de la consommation d’électricité mondiale dans les décennies à venir. Je voulais travailler dans ce domaine en lien avec les acteurs majeurs du nucléaire . Ma thèse a été effectuée au CEA de Marcoule, financée également par Orano et EDF. J’ai pu travailler dans un organisme de recherche à la pointe de la technologie, me familiariser avec le travail en zone radioactive, tout en conservant les exigences des industriels.

As-tu déjà publié ?

J’ai publié un premier article suite à mon stage aux États-Unis. En thèse, j’ai rédigé trois articles scientifiques et je suis co auteur d’un quatrième. J’ai également participé à deux conférences nationale et internationale en 2018 et 2019 avant la pandémie. Je ferai une ultime présentation de ces travaux de thèse lors du congrès organisé par la Subdivision Chimie sous Rayonnement à Nice au printemps 2022. Je recevrai officiellement le prix de thèse lors de cet évènement.

Tes travaux actuels à la R&D sont-ils en lien avec ta thèse ?

Mes travaux à la R&D sont complétement différents. Je travaille actuellement sur la chimie du circuit primaire des centrales nucléaires à MMC dans le groupe T28. Mon embauche à EDF s’est fait dans le cadre d’un co recrutement entre la R&D et la Direction Industrielle. J’intègrerai donc la DI en novembre 2022, dans le département Matériaux et Chimie, dans le pôle chimie primaire.

Quelles sont tes perspectives après cette thèse ?

Après ma thèse, je souhaitais intégrer un acteur majeur du nucléaire. C’est bien le cas avec EDF. Dans un premier temps, je souhaite approfondir mes connaissances techniques dans la chimie des centrales nucléaires, et plus particulièrement la chimie du primaire. Ce temps me permettra de découvrir toutes les possibilités offertes par le groupe : filière expertise, management, travail en CNPE… A voir !

Merci Alexiane pour tes explications et félicitations pour l'obtention de ce prix et de ta thèse !