Portrait de chercheur : Marie-Ann Evans

Je suis ingénieur-chercheur en environnement et énergie, spécialisée dans le fonctionnement du système électrique et les nouvelles technologies de flexibilité. Au fil de mes différentes missions, j’ai mené des travaux appliqués au transport électrique, à l’industrie, au stockage d’électricité par production d’hydrogène dans le cadre de projets collaboratifs entre EDF, Air Liquide et Total.

J’assure la direction technique d’EU-SysFlex, un grand projet européen lancé entre 34 partenaires internationaux en novembre 2017.  Financé par le fonds de recherche européen H2020, il porte sur la transition énergétique avec l’objectif de 50% d’énergies renouvelables en 2030. De nouvelles technologies sont à mettre en œuvre afin de garantir partout en Europe un système qui assure en permanence l’équilibre entre production et consommation, offre et demande, en intégrant toutes les variations possibles.

Le projet se déploie sur 7 sites européens dans des zones où la production d’électricité issue d’énergies renouvelables est importante, avec des difficultés à gérer les équilibres. Les 7 démonstrateurs vont tester des solutions et des modes de fonctionnement différents. Sur le site français, adossé au laboratoire d’EDF des Renardières près de Sens (77), nous allons démontrer la capacité d’une agrégation entre ferme éolienne, PV et batterie à contribuer à la fiabilité et à la sécurité du système électrique, dans l’optique d’un fort développement des énergies renouvelables.

Chargée pour ma part de coordonner l’ensemble du dispositif, j’exerce un suivi qui m’amène à effectuer des déplacements réguliers sur chacun des sites.  Je travaille également en lien avec le responsable des relations avec nos partenaires européens et les élus. Les recommandations que nous produirons sur la base des résultats obtenus seront entre autres destinés aux autorités européennes de régulation en charge de la transition énergétique.

Le projet sur 4 ans est encore dans sa phase de lancement, de préparation des essais qui démarreront en 2019. Le déploiement des solutions testées devra surmonter encore bien des obstacles, techniques, juridiques, économiques, de continuer à impliquer nos 33 partenaires qui ont des cultures et des visions très différentes. La persévérance et l’implication de toute l’équipe est de mise, comme au rugby que je pratique assidument…Cela étant, contribuer à développer les relations entre l’industrie, les régulateurs et la recherche pour faire émerger les meilleures solutions technologiques est très motivant.

Etant issue d’une double culture européenne, la dimension internationale et multiculturelle de ce projet me tient particulièrement à cœur.

Je trouve également ce travail collaboratif, entre pays, mais aussi en interne, d’une grande richesse. Une dizaine de compétences différentes chez EDF ont déjà été sollicitées (en réglementation, matériel électrique, réseaux, production, algorithmes pour les simulations mathématiques…). C’est l’opportunité d’échanger avec des gens d’horizons variés, de chercher à se comprendre, et en cas de réussite, c’est très valorisant pour tout le monde !