Le 2 septembre 2024 – L’Autorité de sûreté nucléaire a donné ce jour son accord à EDF pour procéder aux opérations de divergence du réacteur de Flamanville 3. Les équipes de la centrale lancent les activités nécessaires à la première réaction nucléaire dans le réacteur.

Après la réalisation du chargement du réacteur en mai dernier, les équipes de l’EPR de Flamanville ont procédé à de nombreux essais techniques et ont mis l’installation dans les conditions exigées permettant le lancement de la fission nucléaire.       

La divergence consistera à établir une réaction nucléaire stable à très faible puissance. Une fois réalisée, le réacteur se situera à 0,2% de sa puissance nominale.

Un programme d’essais permettant d’atteindre un niveau de puissance de 25% sera mis en œuvre. C’est à ce palier que l’EPR de Flamanville sera connecté au réseau électrique national pour la première fois et produira alors de l’électricité. Cette première connexion est prévue d’ici la fin de l’automne 2024.

Les essais se poursuivront tout au long de la montée en puissance du réacteur, qui se fera par paliers successifs pendant plusieurs mois.

Divergence : comment lance-t-on la réaction en chaine ?

Vidéo pédagogique

Le bore[1] présent dans l’eau du circuit primaire et dans les grappes de commande[2] du réacteur absorbent les neutrons issus du combustible nucléaire (uranium) présent dans la cuve du réacteur. La divergence sera réalisée en diminuant la concentration en bore dans l’eau du circuit primaire puis en relevant progressivement les grappes de commandes du cœur du réacteur. Lorsque la production de neutrons sera supérieure à leur absorption, la divergence sera atteinte et la réaction en chaîne[3] sera lancée. L’intensité de la réaction en chaîne et donc la puissance du réacteur seront contrôlées par les grappes de commande et le bore. 

 
[1] Le bore est un élément qui a la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire.
[2] Les grappes de commande sont constituées de matériaux qui absorbent les neutrons.
[3] Un neutron est projeté sur le noyau d’un atome d’uranium. En se cassant, celui-ci libère plusieurs neutrons qui vont à leur tour être projetés sur d’autres noyaux (voir motion design). C’est ce qu’on appelle la réaction en chaine qui produit la chaleur du réacteur.