Un chantier d'envergure au barrage de Malause

Le chantier de construction de la passe à poissons de Malause, dans le Tarn-et-Garonne, reprend ce jeudi 20 mai après avoir laissé passer la période des crues. Étendu sur 5 hectares et organisé autour de trois ouvrages principaux, il laisse déjà entrevoir ce que sera à terme la plus grande rivière de contournement d’un barrage en France. Son objectif est de favoriser la circulation, la reproduction et le suivi des poissons migrateurs, le bassin Adour-Garonne étant le dernier refuge en Europe à accueillir ces espèces protégées.

Les travaux ont débuté en juin 2020, après une première phase préparatoire. Autour du Centre d'Ingénierie Hydraulique d'EDF, de nombreuses entreprises spécialisées : GTM SO TP GC, VCT, VCMF, CMS Hydro, DONINI, FONTANIE, ALIOS. Tout l'été et jusqu'au mois de novembre, les équipes ont travaillé sur la fondation en béton de l’ouvrage de prise (sortie piscicole) et du futur local de comptage ainsi que sur l’aménagement de la rivière de contournement (pose de plusieurs couches filtrantes, drainantes avec des matériaux provenant du site, et des enrochements). En décembre, place aux travaux de génie civil sur l’ouvrage de restitution (entrée piscicole). Fin janvier, les trois quarts de la passe à poissons auront été finalisés. Les équipes retournent sur site cette semaine pour attaquer la 2nde et dernière phase de travaux. La passe à poissons sera mise en service à la fin de l'année. 

Du point de vue environnemental, deux programmes de suivi ont été élaborés en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels Occitanie et seront engagés dès la fin du chantier. Le premier porte sur une espèce de papillon protégée au niveau national, présente sur site (l’Azuré du Serpolet) et sa plante-hôte (l’origan), ainsi qu’une espèce particulière de fourmi qui participe à son cycle de vie. Le second concerne des espèces végétales exotiques envahissantes dont il faut limiter la prolifération. Ces deux suivis s’étendront sur 10 ans, de quoi contribuer à une meilleure connaissance scientifique de ces espèces et à la protection de la biodiversité autour de la Garonne !   

Le montant des travaux s'élève à 8 millions d’euros, dont 80 % au bénéfice d’entreprises locales et régionales, contribuant ainsi à leur relance économique dans cette période difficile. Le projet est co-financé par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne (40 %) et EDF (60 %). A l’issue des travaux, le site sera revégétalisé à partir de graines sélectionnées pour répondre aux critères du label « Végétal local », en partenariat avec le Conservatoire des espaces naturels Midi-Pyrénées.