Sur ce mois d’octobre, de nombreuses crues ont été gérées sur nos installations. Nous avons pu à cette occasion, interviewer notre directeur adjoint d’EDF Hydro Méditerranée, Franck BELLOTTI, qui nous en dit plus sur la gestion de ces évènements.
Directeur Adjoint d'EDF Hydro Méditerranée
Franck BELOTTI
EDF Hydro Méditerranée est amenée régulièrement à gérer les crues, comment anticipez-vous ces événements météorologiques ?
Franck BELOTTI : Au sein d’EDF, nous avons un service de prévisions météorologiques très précis qui nous informe tous les jours sur les tendances et nous donne des informations telles que : le parcours de la pluie, dans quelles proportions tombera-t-elle, quel impact aura-t-elle sur les débits des différents affluents...L’ensemble de ces éléments nous permet d’anticiper une organisation pour la gestion de la crue pour laquelle nous dimensionnons les équipes qui vont intervenir et sur quels aménagements. Dans la mesure du possible, nous testons la veille de l’arrivée de la crue, le bon fonctionnement des évacuateurs de crue. Au fur et à mesure de l’évolution de la météo et de la crue, nous adaptons notre stratégie sur l’ensemble des cours d’eau et des retenues concernés.
Comment les équipes sont-elles préparées à passer les crues ?
F.B. : Pour passer les crues, nous nous entraînons tout au long de l’année sur des simulateurs informatiques qui nous permettent de travailler sur des montées, des baisses de débit et de manipuler les vannes de façon adaptée à la situation. Bien évidemment ces manœuvres s’effectuent dans le cadre de consignes qui ont été validées « à froid » avec les services de l'État. Les agents sont formés de façon à avoir la capacité de mettre en place, quel que soit le moment, une organisation pour gérer la crue 24h/24h en lien avec les parties intéressées, comme les préfectures, service des prévisions des crues, syndicat mixte de la Durance.
Gérer les crues, de quoi s’agit-il concrètement ?
F.B. : par définition, gérer les crues c’est éviter toute submersion de l’ouvrage et faire en sorte que les débits sortants de l’ouvrage ne soient pas supérieurs au débit naturel de la crue, et même si cela paraît évident, un ouvrage ne doit pas être un obstacle au débit naturel !
Qui dit crue dit débits conséquents, bois charriés, tout cela sur plusieurs jours. Dès lors EDF Hydro Méditerranée mobilise jour et nuit des exploitants sur ses ouvrages en crue, avec une équipe dédiée sur la Durance qui va coordonner cet ensemble. Les équipes mobilisées vont alors optimiser la gestion en temps réel des débits de crue sur les installations, les grands lacs, en rivière, et dans le canal EDF.
Si le niveau de remplissage de Serre Ponçon le permet, on stocke totalement ou partiellement les volumes d'eau de la crue. Le barrage de Serre Ponçon peut jouer ainsi un rôle bénéfique d’amortisseur.
Lors des crues, est-ce que vous continuez à produire de l’électricité ?
F.B. : Le défi c’est de continuer à produire de l’électricité, tout en gérant la crue, mais aussi de veiller à la continuité de l’alimentation en eau des populations. Pour cela nous faisons en sorte que les grilles des entrées des canaux ne soient pas obstruées en mobilisant des personnels qui réalisent des dégrillages 24h/24 pour enlever tous les bois présents. Nous restons dans un même temps en contact permanent avec les pouvoirs publics, afin qu’ils aient les informations nécessaires sur l’impact des crues sur l’environnement et la population.
![]()
Je profite de l’occasion qui m’est donné pour féliciter les salariés mobilisés pendant cette longue période pour leurs engagements et leur professionnalisme au service de la sureté des ouvrages.
![]()